Des trésors du patrimoine exposés à Cannes
Inauguration de l’Exposition « Le Coran à travers les âges »
Cannes le 30 décembre 2012
L’exposition « Le Coran à travers les âges», qui s’est tenue à l’occasion du Congrès de fin d’année de AISA à Cannes, fut l’occasion exceptionnelle de présenter au public une sélection inédite d’œuvres d’art issues de la tradition arabo-musulmane.
Conçue selon un parcours chronologique, l’exposition invitait d’emblée les visiteurs à voyager à travers les siècles, à la découverte de pièces historiques, aussi diverses que prestigieuses, allant de manuscrits coraniques aux outils du calligraphe, tout en passant par des instruments scientifiques tel l’astrolabe qui servait, autrefois, à déterminer les latitudes par l’observation des astres.
Parmi les précieux manuscrits coraniques, figuraient entre autres, la première traduction du Coran en français datant de 1649, une feuille du Coran datant du 10ème siècle et un Coran miniature ottoman du 17ème siècle.
La pièce maîtresse de l’exposition fut un des plus anciens manuscrits du Coran au monde, datant du 7ème ou 8ème siècle, composé de 34 feuillets en parchemins de seize lignes par page en écriture «Kufi» avec des points diacritiques rouge. Présenté pour la toute première fois au public, le Cheikh Khaled Bentounes précise à ce sujet que « c’est un miracle si ce Coran millénaire est arrivé jusqu’ici, s’il a traversé tous les temps pour qu’il nous arrive dans l’état où il est arrivé. Ce n’est pas seulement un livre, c’est un patrimoine».
L’exposition a été inaugurée en présence de nombreux invités et personnalités, dont les membres du groupe Vivre Ensemble à Cannes - le Frère Jean-Baptiste de la Famille Missionnaire de Notre-Dame, le Pasteur Pierre Lacoste, M. Georges Boasis, représentant la Communauté israélite de Cannes, M. Mustapha Dali, recteur de la mosquée de Cannes, - le Consul d’Algérie à Nice M. Ali Redjel, le Cheikh Djamel Abu el-Hounoudd’Egypte et M. Towhidi Tabari, maître de calligraphie et collectionneur de l’art persan.
Malgré sa très courte durée, cette exposition a rencontré un succès inattendu : plus de 600 personnes l’ont visitée durant un jour et demi ! Le public a été conquis par la richesse de cette exposition et très enthousiaste à l’idée d’en revivre d’autres, tant les instants et partages occasionnés furent intenses et magiques. La présence du Cheikh Khaled Bentounes, transformé en véritable directeur de musée pour l’occasion, contribua à ce succès, avec les nombreuses visites guidées et commentaires passionnants qu’il offrit aux visiteurs.
Plus de de 35 ans de recherche, d’efforts, de patience et de persévérance auront été nécessaires pour réunir ces pièces dont certaines sont uniques, comme par exemple le plus petit Coran au monde écrit avec un pinceau de seulement quelques cheveux.
Par une action concrète comme celle-ci, le Cheikh Khaled Bentounes éveille nos consciences à la richesse extraordinaire du patrimoine, de la culture et des arts de la civilisation arabo-musulmane : « Cette exposition n’a pas de prix. Elle a une grande valeur émotionnelle, spirituelle, et une valeur historique. Elle a permis de faire revivre ces manuscrits » confie-t-il.
Au-delà de cette richesse inédite, c’est tout le devoir de mémoire et de transmission, si cher à la tradition soufie, qui est mis en avant pour nous permettre de tirer ou revivifier les enseignements du passé et de construire ensemble, avec sens et conscience, l’avenir commun de l’Humanité.
Un avenir commun basé sur les valeurs d’égalité, fraternité et paix.
Un avenir où « se rassembler sans se ressembler » devient une évidence partagée par tous et une richesse au profit de tous.
Sur cette vague porteuse d’espérance, espérons que cette précieuse exposition puisse être présentée à l’avenir dans les grands musées au monde.
Catherine Touaibi & Chorok Chichah